Robert Brinker, Reine du scandale, 2007, graphite sur papier, Mylar, 50 × 76 pouces. Collection de la galerie Albright-Knox.

Robert Brinker, Reine du scandale, 2007, graphite sur papier, Mylar, 50 × 76 pouces. Collection de la galerie Albright-Knox.
Les découpages de Robert Brinker semblent s'inspirer de l'art populaire traditionnel du découpage de bannières. Les images paraissent être créées à partir des détails sensuels des dessins animés Disney : des créatures drôles et mignonnes, de belles princesses, de beaux princes et de méchantes sorcières. J'ai une confession à faire : enfant, j'étais fascinée lorsque j'ai vu pour la première fois le film La Belle au bois dormant et il a fallu me traîner hors du cinéma après que ma tante Tia l'ait regardé deux fois de suite ; je rêve d'être enveloppée dans la cape flottante du Prince Charmant et emportée dans les airs par le chant des oiseaux et le vol des papillons. J'aime même la méchante sorcière scintillante. Comme beaucoup d'enfants avant et après moi, j'ai été bercée par le langage visuel de Disney et j'ai donc pu lire les œuvres de Robert Brinker par cœur.
Scandal fut la première œuvre de Brinker qui me toucha profondément ; elle m'a « appris » que deux bouches valent mieux qu'une. Dans Dirty Play, les pénis surgissent de partout, exigeant notre attention. La petite cheville de Pinocchio n'est pas qu'un simple élément d'une composition « abstraite » ; voici Blanche-Neige participant à une orgie débridée sous une jupe champignon. La queue de Donald Duck est dressée tandis que Mickey Mouse désigne précisément l'endroit où il veut qu'on le lèche.
Les techniques artistiques employées par Brink sont aussi expressives que son sujet. Ses traits noirs épais sont composés de coups de graphite répétés qui fusionnent en lignes solides, brillantes et régulières, puis sont recouverts d'une couche supplémentaire de découpage et de mylar réfléchissant. Dire que son travail est laborieux serait un euphémisme. Une fois les lignes soigneusement construites, Brink les découpe pour révéler des lignes « sportives » crème et argent sur des couches séparées, ce qui contribue à donner vie à la structure de la découpe. Les éléments de base de ces explosions visuelles, qui comprennent souvent des touffes d'herbe, des fleurs épanouies et des champignons variés, maintiennent toute l'action dans un décor digne de Disney – un lieu où l'on peut s'immerger en toute sécurité dans un plaisir orgasmique intense, et où l'on a toujours envie de revenir. Cela peut paraître complexe, mais d'une manière ou d'une autre, dans l'esprit de Robert Brinker, cela fonctionne à merveille.
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Date de publication : 28 août 2024